Vos volets en bois ont grisé, la peinture s’écaille par endroits et vous vous dites qu’il est temps d’agir. Mais par où commencer ? Surtout, quelle couleur choisir sans se tromper ? C’est exactement ce que nous allons voir ensemble.
Repeindre des volets ne se résume pas à passer un coup de pinceau un dimanche après-midi. C’est l’occasion de redonner du caractère à votre maison, de respecter l’identité architecturale de votre région ou au contraire d’oser une touche de modernité. Certains choix vieillissent mal, d’autres traversent les décennies sans prendre une ride.
Dans ce guide, vous trouverez les couleurs qui marchent vraiment en 2025, comment les associer à votre façade, quel budget prévoir et surtout les erreurs que même les bricoleurs expérimentés commettent encore.
Les couleurs qui fonctionnent vraiment (et celles qu’on regrette)
Parlons franchement. Le blanc cassé, c’est joli sur le moment mais ça jaunit vite. Le noir, c’est tendance mais attention aux régions ensoleillées où vos volets deviendront des radiateurs. Alors, que choisir ?
Le chêne doré reste une valeur sûre. Cette teinte naturelle vieillit bien et pardonne les petites imperfections. Elle fonctionne aussi bien sur une ferme rénovée que sur une maison de ville. Son gros avantage : elle s’adapte aux évolutions de style de votre façade.
Le gris anthracite connaît un succès fou depuis trois ans. Pourquoi ? Parce qu’il donne immédiatement un coup de jeune aux façades blanches ou beiges, sans tomber dans le noir trop marqué. Par contre, évitez-le sur une façade déjà sombre, l’ensemble paraîtrait étouffant.
Le bleu nuit séduit ceux qui veulent sortir des sentiers battus sans choquer le voisinage. Plus affirmé que le bleu lavande classique, il apporte du relief à une façade claire. Attention quand même : il exige une façade en bon état, car il ne pardonne aucun défaut.
Le vert sauge s’inscrit dans la tendance actuelle des teintes végétales. Ni trop vif ni trop terne, il crée cette atmosphère apaisante qui fait toute la différence. Il fonctionne particulièrement bien avec les façades en pierre ou en crépi beige.
Côté régionalisme, le rouge basque reste indétrônable dans le sud-ouest. Sur une façade blanche, l’effet est spectaculaire. Mais attention : certains PLU l’imposent dans des nuances très précises, renseignez-vous avant.
Bien choisir sa peinture (et éviter les catastrophes)
Parlons maintenant du nerf de la guerre : la peinture elle-même. Parce que la couleur, c’est bien joli, mais si elle s’écaille au bout de six mois, ça devient vite problématique.
Première règle : oubliez la peinture de bricolage premier prix. Vos volets subissent le soleil, la pluie, le gel, la chaleur. Ils méritent mieux qu’un produit d’entrée de gamme qui cloquera dès le premier hiver. Optez pour une peinture microporeuse qui laisse respirer le bois. C’est ce qui fait toute la différence entre une peinture qui tient dix ans et une autre qui lâche au bout de deux.
Les filtres anti-UV ne sont pas du marketing. Sans eux, votre joli bleu nuit virera au gris sale en trois étés. Les peintures professionnelles intègrent ces filtres, ce qui explique en partie leur prix plus élevé.
Pour un résultat durable et éclatant, optez pour une peinture pour volet en bois résistante aux intempéries. Les marques spécialisées offrent des garanties de 8 à 10 ans, ce qui reste plus économique qu’un nouveau chantier tous les trois ans.
Quelques chiffres concrets : comptez entre 15 et 35 € le litre pour une peinture de qualité. Un volet standard (deux panneaux d’environ 1,50 m de haut) nécessite environ 0,5 litre pour deux couches. Côté main-d’œuvre, les professionnels facturent entre 20 et 40 € du m² pour une rénovation complète incluant décapage, ponçage et peinture. Pour un volet complet, attendez-vous à débourser entre 200 et 400 €.
Les associations qui marchent (et celles qui ne marchent pas)
Maintenant qu’on a la couleur et la peinture, reste une question cruciale : comment l’associer à votre façade sans faire de faute de goût ?
Façade ocre ou jaune : les volets bruns ou vert olive créent cette ambiance provençale qu’on adore. Évitez le rouge qui créerait un contraste trop violent.
Façade en pierre : le bleu lavande reste le grand classique pour une raison simple, ça marche. Le vert sauge fonctionne aussi très bien. En revanche, évitez les couleurs trop vives qui jureraient avec le côté minéral de la pierre.
Façade blanche ou crème : là, vous avez carte blanche. Le rouge basque crée un effet spectaculaire, le gris anthracite apporte une touche contemporaine, le vert sauge installe une ambiance zen. Seule limite : évitez le blanc sur blanc qui manque de relief.
Façade grise : privilégiez des tons naturels de bois pour réchauffer l’ensemble. Le noir mat peut fonctionner pour un style très moderne, mais gare à l’effet bunker si votre façade est déjà sombre.
Une règle simple à retenir : si votre façade est chaude (beige, ocre, jaune), choisissez des volets dans des tons naturels ou légèrement plus froids. Si elle est froide (gris, blanc), réchauffez avec du bois naturel ou osez un contraste marqué.
Les erreurs qui coûtent cher (et comment les éviter)
Après avoir échangé avec plusieurs professionnels et passé en revue des dizaines de chantiers ratés, voici les erreurs les plus fréquentes.
Peindre sur du bois humide : c’est la faute numéro un. Vous êtes pressé, vous vous dites que ça va sécher en même temps que la peinture. Résultat : la peinture cloque en quelques semaines et tout est à refaire. Le bois doit être parfaitement sec, point final.
Zapper la préparation : un ponçage léger ne suffit pas sur une ancienne peinture écaillée. Si vous ne décapez pas correctement, votre nouvelle peinture partira avec l’ancienne. Oui, c’est long. Oui, c’est pénible. Mais c’est indispensable.
Appliquer une seule couche épaisse : plutôt que deux couches fines. La peinture épaisse sèche mal, coule et crée des défauts de surface impossibles à rattraper. Deux couches fines, toujours.
Peindre en plein soleil : la peinture sèche trop vite, ne pénètre pas correctement et forme des traces. Travaillez à l’ombre ou en fin de journée.
Oublier de dégraisser le bois : même s’il paraît propre, le bois extérieur accumule de la pollution, des traces de doigts, des résidus. Un lessivage aux cristaux de soude est indispensable.
Réglementation : ce qu’il faut vraiment savoir
Beaucoup pensent pouvoir repeindre leurs volets dans la couleur de leur choix. Erreur. Selon votre localisation, vous devrez peut-être composer avec des contraintes strictes.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) définit parfois une palette de couleurs autorisées. Dans certains villages, impossible de sortir des tons ocre ou des rouges traditionnels. La mairie vous fournira ces informations gratuitement.
Si vous habitez près d’un monument historique (périmètre de 500 mètres), l’Architecte des Bâtiments de France doit valider votre projet. Comptez plusieurs semaines pour obtenir cette autorisation. Certains ABF imposent non seulement la couleur, mais aussi le type de finition (mate, satinée…).
En copropriété, vérifiez le règlement intérieur. Même si le PLU autorise votre couleur, la copropriété peut l’interdire pour maintenir une harmonie d’ensemble.
Dans tous les cas, une déclaration préalable de travaux reste obligatoire pour un changement de couleur. Le formulaire se remplit en ligne sur le site de votre mairie. Délai de réponse : un mois en principe, parfois deux si dossier incomplet.
La préparation : là où tout se joue
On ne va pas se mentir, c’est l’étape la moins fun. Mais c’est celle qui garantit un résultat qui dure.
Première chose : démontez vos volets. Peindre des volets en place, c’est s’exposer aux coulures et travailler dans une position inconfortable. Posez-les à plat sur des tréteaux, vous gagnerez un temps fou.
Si l’ancienne peinture tient bien, un ponçage au papier grain 120 suffit pour créer une accroche. Dépoussiérez soigneusement ensuite, les résidus de ponçage empêchent la peinture d’adhérer correctement.
Si la peinture s’écaille, décapez complètement. Le décapant chimique reste la solution la plus efficace, surtout sur les moulures. Appliquez en couche épaisse, laissez agir 20 à 30 minutes, grattez à la spatule. Protégez vos mains, ce produit est agressif.
Inspectez l’état du bois. Des fissures ou des trous ? Comblez-les avec une pâte à bois pour extérieur. Laissez sécher 24 heures minimum, puis poncez pour obtenir une surface lisse.
Lessivez ensuite à l’eau chaude avec des cristaux de soude (une cuillère à soupe pour un litre d’eau). Rincez abondamment, laissez sécher 48 heures au minimum. Pas 24 heures, 48. Cette étape non négociable conditionne la tenue de votre peinture.
Application : les gestes qui font la différence
Vous y êtes presque. Le bois est prêt, la peinture choisie reste à l’appliquer correctement.
Choisissez le bon moment : entre 15 et 25°C, temps sec, pas de vent. Évitez le matin tôt (rosée), le plein soleil (séchage trop rapide) et la fin d’après-midi si de la pluie est annoncée pour la nuit.
Mélangez longuement la peinture avant d’ouvrir le pot. Les pigments décantent toujours au fond, un mélange insuffisant donnera une couleur irrégulière.
Première couche : plutôt fluide. Si votre bois absorbe beaucoup, diluez avec 5 % de white spirit. Appliquez au pinceau dans le sens des fibres, sans insister. L’objectif est de faire pénétrer, pas de couvrir complètement.
Laissez sécher 12 heures minimum, idéalement 24 heures. Poncez très légèrement au papier grain 240 pour éliminer les petites aspérités.
Seconde couche : non diluée cette fois. Appliquez en couche régulière, toujours dans le sens des fibres. Ne repassez pas sur une zone en train de sécher, vous créeriez des traces.
Attendez 48 heures avant de remonter vos volets. Ils sont secs au toucher au bout de 24 heures, mais la peinture continue de durcir pendant deux jours. Patience.
Entretien : trois gestes pour durer
Vos volets sont magnifiques, prolongez ce plaisir avec un entretien minimal.
Deux fois par an : un coup d’éponge humide avec de l’eau savonneuse suffit. Insistez sur les parties basses qui accumulent les projections de terre.
Après l’hiver : inspectez l’état de la peinture. Une petite écaille ? Poncez légèrement, passez une couche de retouche immédiatement. Laisser traîner, c’est l’eau qui s’infiltre et le bois qui pourrit.
Tous les ans : graissez les ferrures avec quelques gouttes d’huile. Vos volets s’ouvriront sans forcer et les gonds ne rouilleront pas.
Avec ces gestes simples, vos volets tiendront facilement 8 à 10 ans sans nouvelle rénovation complète.
Faire soi-même ou déléguer ?
La question du budget se pose toujours. Faisons les comptes honnêtement.
En solo : comptez 80 à 150 € de fournitures (peinture, décapant, papier abrasif, pinceaux). Ajoutez un week-end complet de travail, voire deux si vous décapez. L’économie est réelle mais l’investissement en temps conséquent.
Par un pro : entre 200 et 400 € par volet selon l’état initial et votre région. Cher ? Oui. Mais vous avez la garantie d’un travail bien fait, avec une peinture professionnelle et un résultat qui dure. Certains professionnels proposent le décapage en bain chimique, particulièrement efficace sur les volets très abîmés (comptez 50 € de plus par volet).
Le compromis malin : faire vous-même la préparation (décapage, ponçage, réparations) et confier l’application à un peintre. Vous économisez sur la main-d’œuvre la plus chère tout en garantissant une finition impeccable.
Pour finir
Choisir la couleur de ses volets, c’est un peu comme choisir une coupe de cheveux : certaines passent partout, d’autres demandent d’assumer. L’essentiel reste de vous faire plaisir tout en respectant l’architecture de votre maison et les règles locales.
Vous hésitez encore ? Photographiez votre façade et testez différentes couleurs avec un logiciel de simulation. Certains fabricants de peinture proposent cet outil gratuitement sur leur site. Vous visualiserez le rendu avant même d’acheter le premier pot.
Et si vraiment vous ne savez pas, optez pour un gris anthracite sur façade claire ou un chêne doré sur tout le reste. Ces deux valeurs sûres vieillissent bien et plaisent à 90 % des gens.
Vos volets racontent l’histoire de votre maison. Prenez le temps de bien faire les choses, le résultat vous accompagnera pendant une décennie.
